Inauguration de la ferme relais

  Au moment de la coupure du ruban, Mme Peirano, le Maire, M. Trucy et M. Surle
La ferme relais de Ramatuelle a été inaugurée le 5 octobre dernier, en présence de nombreuses personnalités, dont la vice-présidente du Conseil régional, Mireille Peirano, le sénateur du Var François Trucy (qui, sur la photo ci-dessus, entourent le maire au moment de la coupure du ruban, avec Alain Surle à droite).
 
Le reportage de cet événement est en ligne dans la rubrique "vidéos".
 
Le maire, Roland Bruno, a prononcé le discours suivant.
 
"Je vous remercie d’avoir répondu à mon invitation et d’être venus prendre part à cette inauguration, événement toujours agréable.
Inauguration qui aujourd’hui a un sens particulier : elle doit avoir une portée significative pour le devenir de Ramatuelle.
 
Cette ferme-relais que nous allons inaugurer s’inscrit dans le cadre d’une politique d’ensemble, d’aménagement, de protection, et de mise en valeur du territoire communal. Et cette politique se résume dans une idée simple :
 
                      Ramatuelle veut garder son caractère rural.
 
C’est une idée simple, mais comme souvent, cette idée simple recouvre une réalité plus complexe.
 
Déjà, conserver un territoire rural sur le littoral, et plus encore sur la Côte d’Azur, c’est un vrai défi, étant donné les pressions de toutes sortes qui s’exercent ici, sur notre terroir comme sur nos mentalités.
 
Maintenir un espace rural, c’est aussi un vaste programme.
 
Préserver les forêts et les espaces naturels, certes.
 
Mais préserver beaucoup plus encore, et en premier lieu, garder toute sa place à l’humain, répondre à ses besoins, en logement bien intégré au paysage ; besoins d’espaces indispensables au mode de vie traditionnel, à la chasse, à la pêche, à la cueillette ; besoins  d’emplois durables, qualifiés et à l’année.
 
L’agriculture est certainement le trait d’union le meilleur entre tous ces enjeux d’une même politique locale.  
L’agriculture est le fondement de l’identité ramatuelloise. L’histoire de Ramatuelle, pour résumer beaucoup, ce sont des domaines vieux de plusieurs siècles. C’est Gérard. PHILIPE qui inaugure la cave coopérative, et lui apporte son raisin de La Rouillère.
Ramatuelle c’est d’abord un vignoble. 
 
Or, dans notre département du Var, et plus encore sur notre presqu’île, le soutien à l’agriculture est indispensable.
 
Cette prise de conscience a notamment motivé la « Charte pour la reconnaissance et une gestion durable des territoires départementaux à vocation agricole », initiée et signée en juin 2005 par la Chambre d’Agriculture, l’Etat, le Département, la Chambre de Commerce et d’industrie, la Chambre des métiers, l’Association des Maires du Var, l’Association des Maires Ruraux du Var, l’Association des Maires des communes forestières du Var.
 
A bien des titres, la commune de Ramatuelle ne pouvait que souscrire à cet engagement moral, et soutenir l’agriculture dans un département où la surface agricole utile ne représente plus que 14% du territoire, où la surface cultivée est passée de 35% en 1950 à 12,5% en 2002, grignotée par l’urbanisation, l’inflation du prix du foncier et la prolifération des friches.
 
L’engagement des municipalités de Ramatuelle aux côtés des agriculteurs ne date pas d’hier. Mon prédécesseur, Albert RAPHAEL, œnologue de profession, avait été le premier directeur de la cave coopérative des Celliers des Vignerons de Ramatuelle.
 
Durant tous ses mandats de Maire ou de conseiller général, il n’avait cessé d’agir en faveur de l’agriculture, à travers un plan d’occupation des sols protecteur, la constitution de réserves foncières ou des interventions pour dénoncer les effets négatifs des droits de succession démesurés.
 
Depuis 2001, les municipalités que j’ai présidées ont poursuivi cette politique déjà ancienne, avec la mise en place d’une commission extramunicipale de l’agriculture, la signature en 2003 d’une convention d’intervention foncière avec la SAFER, l’adoption en 2006 d’un plan local d’urbanisme qui a fait passer la zone agricole protégée de 1 000 à 1 200 hectares sur 3 557 hectares de territoire communal ;
la restauration des cours d’eau ; 
la suppression d’espaces boisés classés dans le périmètre des vins d’appellation d’origine contrôlée Côte de Provence, à la demande, notamment, des domaines qui peuvent ainsi défricher des parcelles en coteaux.
La mise en place, à la demande de la commune, d’un périmètre de préemption du Conservatoire de littoral dans l’arrière-plage, en  juin 2006, s’inscrit dans la même démarche de préservation du foncier agricole.
 
Son délégué régional M. FOUCHIER, a bien précisé en commission extramunicipale agricole que le Conservatoire considère les agriculteurs comme les meilleurs gestionnaires du paysage littoral à vocation agricole.
 
En 2008, grâce à la convention d’intervention foncière, la SAFER a ainsi pu préempter pour le compte de la commune cette « ferme St-Etienne » qui allait devenir une résidence secondaire, ainsi que 8 000 m² de terre alentour. Pour assumer cet investissement important (450 000 Euros), l’intervention de la Région à hauteur de 150 000 euros a été déterminante.
C’est une intervention justifiée, et très encadrée.
D’une part, le maintien de l’agriculture sur la Côte d’Azur représente un enjeu qui dépasse les dimensions et les moyens d’une commune.
D’autre part, la subvention de la Région est conditionnée à l’installation d’un jeune agriculteur par le biais d’un contrat de fermage.
 
A travers cette ferme Relais, la commune poursuit directement plusieurs objectifs.
 
Tout d’abord, il s’agit de renforcer la capacité de travail nécessaire pour reconquérir des friches, gaspillage navrant des meilleures terres, les plus faciles à cultiver, les plus proches des sièges d’exploitation. Ces friches, par la colonisation rapide des pins parasols bouchent en outre toutes les perspectives depuis la plaine.
 
Le jeune agriculteur qui s’installera dans cette ferme va démarcher les propriétaires à la recherche de terres, et je suis certain que nombre de propriétaires auront à cœur de le soutenir et de lui répondre positivement.
 
Avec la création de cette Ferme Relais, il s’agit également d’impulser un mouvement de soutien à la cave coopérative vinicole « Les Celliers des Vignerons de Ramatuelle ». Il n’est pas question de nier le fait que les domaines indépendants tiennent leur rôle, historique, dans le terroir, et le tiennent fort bien.
Mais  il faut aujourd’hui rappeler que, dans l’histoire du vignoble de Ramatuelle, il y a l’idéal coopératif.
A ce sujet, nous nous devons de veiller à préserver l’œuvre d’Albert RAPHAEL, Armand LADOUCEUR, Fernand VIE, Achille OTTOU, Henri MARQUES, Albert TOLLON, Henri BONNAURE, Raoul BENET, Gustave ETIENNE, et Cécile SILVESTRE.
Nos aînés, membres fondateurs de la cave coopérative, nous ont en effet transmis un héritage de qualité que nous devons entretenir et faire fructifier dans l’intérêt général.
 
Qualité de la cave coopérative, sa capacité, ses bâtiments, qualité de ses installations de vinification et d’embouteillage à la pointe de la technique et encore modernisée ces dernières années ; qualité des méthodes de culture raisonnée ; qualité des vins produits et commercialisés grâce, notamment, aux circuits courts procurés par le tourisme (300 000 bouteilles de vin sont consommées chaque année dans les seuls établissements de plage de Pampelonne, qui peuvent et doivent remercier les vignerons pour ce paysage exceptionnel dont bénéficie Ramatuelle) ;
 
et par-dessus tout,
 
qualité des hommes et des femmes qui fondent la coopérative, les propriétaires sociétaires, le conseil d’administration qui a eu le courage de s’engager dans des investissements d’avenir ;
son directeur, et l’ensemble du personnel.
A ce sujet, l’on peut remarquer comment la cave coopérative de Ramatuelle a su entrer de plain-pied dans le XXIème siècle, en ajoutant parmi sa gamme l’électricité qu’elle produit également grâce au soleil, avec une des plus importante surface de toiture photovoltaïque de la région.
 
Le raisin cultivé par la ferme-relais ira bien entendu à la coopérative.
 
Pour leur contribution à la réalisation de cette ferme-relais, je voudrais remercier tous ses acteurs depuis Maître Serge VERMIGLIO, notaire qui a préparé l’acte d’acquisition, Michel COURTIN mon premier adjoint qui ajoute, avec cette maitrise d’ouvrage, une nouvelle pièce à la collection des bâtiments un peu exceptionnels dont il a eu la responsabilité ; les services administratifs et techniques de la commune à travers Patrick MOTHE, Directeur Général des Services et Gilles GIRODET, Directeur des Services Techniques, Marie TAGLIAFERRI, architecte appréciée pour son intelligence des lieux et son savoir-faire dans les projets les plus délicats, comme celui-ci, et les entreprises qui ont mené à bien ce chantier :
                      Eco system ;
                      Veolia eau ;
                      Qualiconsult ;
                      Entreprise De Barros, maçon ;
                      Sud Alpes Menuiseries ;
                      Jouvencel, électricité ;
                      GFAP Provence ;
                      Auda, plombier ;
                      ERDF ;
                      Dick électronique ;
 
Avec ce chantier, la commune a ainsi injecté dans l’économie locale un investissement de 332 000 Euros.
 
Je ne peux que renouveler mes remerciements à la Région dont j’ai évoqué l’aide précieuse, et bien évidemment la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural, cheville ouvrière du projet.
 
Les excellentes relations que nous entretenions avec le directeur départemental de la SAFER, Monsieur RUAMPS, se poursuivront certainement avec monsieur VIEUVILLE qui lui a succédé, et avec sa chargée de mission, Madame Elisabeth DE RIBOU ici présente, bien connue du monde agricole.
 
Le 14 octobre prochain, la commission extramunicipale agriculture (4 élus, 4 agriculteurs), élargie aux représentants de la cave coopérative et de la SAFER , étudiera les candidatures et formulera son avis. Le conseil municipal décidera en dernier ressort et attribuera ce bel outil de travail.
 
La commune, de son côté, poursuivra sa politique foncière, en relation avec les représentants du monde agricole.
 
Car l’inauguration de cette ferme-relais a un sens, c’est un signal : l’agriculture à Ramatuelle a un bel avenir.
 
Nous en sommes tous ici très heureux.
 
Et ensemble, nous œuvrerons pour que demeure longtemps cette ferveur qui nous anime aujourd’hui.
 
Je vous remercie".